Armes et munitions suisses destinées à l’Allemagne pendant la première Guerre Mondiale !

Ce sujet fait l’objet d’un article beaucoup plus développé, publié dans la Revue administrative N° 393 de mai 2013

Voilà une affaire datant de la Première Guerre Mondiale qui ressemble à une histoire de Blake&Mortimer!

Les fabrications de guerre destinées à l ‘Allemagne, pendant la première Guerre Mondiale étaient centralisées à la « Metallum », une entreprise à la fois commerciale, politique et militaire, à laquelle collaboraient plusieurs douzaines d’officiers allemands, vaguement attachés de légation ou chargés de missions plus vagues encore. La « Metallum » était une institution à la fois bizarre et redoutable, une véritable organisation de guerre transportée sur le territoire suisse; elle s’occupait de la fabrication des munitions, de propagande, d’espionnage commercial et sans doute aussi d’espionnage militaire.

Ses agents étaient partout. Elle cherchait naturellement à réduire le plus possible les fabrications de guerre suisses pour les Alliés. Un de ses procédés favoris consistait à allécher un usinier en lui offrant un contrat extrêmement avantageux, puis à le dénoncer aux organes de surveillance alliés, qui naturellement brisaient toutes relations avec l’industriel et le portaient sur la liste noire. Le “truc ” a du reste réussi contre
plusieurs fabricants qui se sont trouvés ainsi brûlés sans savoir pourquoi.

Un service étranger en Suisse avait réussi à se procurer une source d’information au centre
même des opérations de la « Metallum ». C’est là que fut recueilli ce propos du fameux capitaine S…, le chef le plus actif et le plus audacieux des services de propagande et de renseignements de la Légation allemande : « Il faudrait absolument trouver un moyen de démolir le juif de La Chaux-de-Fonds ».

La « Metallum » — qui brassait de multiples affaires, d’autant plus fructueuses qu’elle était
appuyée par toute l’influence, alors prépondérante, dont pouvait disposer la Légation allemande –  commença à liquider ses affaires dès les premiers revers germaniques. Elle avait mis en sûreté ses valeurs et ses papiers dès la fin de l’hiver 1918, et quand l’Office fédéral, sous la pression de l’opinion publique, voulut s’occuper de ses affaires , elle était hors d’atteinte, sa comptabilité n’existait plus et elle avait remis ses bénéfices, aux termes de ses statuts… au ministère de la guerre allemand !

Une affaire explosive à creuser !

par Christophe Vuilleumier

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