Alors que le débat porte sur la forme que doit prendre le titre du doctorat, impliquant plus ou moins d’encadrement et bien évidemment de moyens, on ne peut que regretter que la réflexion ne s’attache pas à l’après doctorat. Car s’il est vrai que ce titre ouvre les portes d’une carrière académique, nombre de docteurs sortent de cette filière classique faute de postes. Certains partent à l’étranger me direz-vous, certes, et je vous répondrais “fuite des cerveaux”.

Las, si certains s’obstinent en s’enfermant dans des principes de compétition poussant à la publication à outrance, parvenant à cinquante ans à un savoir encyclopédique, à une renommée appréciable et à des dettes grevant leur vie privée, d’autres préfèrent la solution de la reconversion plus ou moins réussie: guide touristique, assureur, employé des postes.., une “richesse” de métiers qui ne peut que faire ricaner les cyniques et rassurer les caciques des Chambres hautes, qu’elles soient politiques ou académiques, et qui mène à une constatation certaine. La Suisse forme des docteurs mais ne propose que peu de postes dans de nombreux domaines, et dépense dès lors des sommes pharaoniques pour créer des impasses.

En conséquence, ne faudrait-il pas mieux s’attacher à cette question plutôt qu’au problème de la formation de docteurs dont les bases sont de plus en plus médiocres et laisser à l’école le soin de pourvoir l’université en personnes sachant lire et écrire? Il y a fort à parier que les problèmes de formation se dissiperont au fur et à mesure de l’alphabétisation des étudiants.

Dr. C. Vuilleumier

voir ci-dessous l’article de la Société suisse d’histoire:

« Si l’on suit avec

attention le développement actuel de la formation dans les Universités, on remarque clairement une scolarisation insidieuse du doctorat. »
Prof. Dr Fred W. Mast, Université de Berne

« Toute l’Europe débat sur les études doctorales, cependant les dernières discussions au sein de la CRUS ont montré que les Recteurs suisses désirent réglementer le moins possible le doctorat. »
Prof. Dr Antonio Loprieno, Recteur de l’Université de Bâle, président de la CRUS

À quoi ressembleront les études doctorales dans le futur ? Qu’est-ce que cela couronnera ? À quoi cela servira-t-il ? Voici des questions discutées actuellement dans les controverses sur les études doctorales. Dans le contexte de l’encouragement de la relève scientifique, ce débat est à saluer. En même temps, il ne faut pas oublier que, du point de vue de la discipline historique, ce n’est pas seulement la possibilité de voies d’études doctorales structurées qui est proposée, mais qu’il existe également une multitude de chemins vers le doctorat ; il est adéquat dès lors d’examiner ce qu’il convient de préserver pour le futur.
Néanmoins, l’absence de normes unifiées (Bologne III) et le transfert de la responsabilité des études doctorales aux Universités ont déclanché à nouveau des débats scientifiques. Ainsi, des questions sur les problèmes de financement, de structuration, d’orientations thématiques, de coopération et de concurrence ont été soulevées. En même temps, de nombreux modèles de voies d’études doctorales structurées sont en construction dans les Universités suisses. Eu égard à cette situation, la SSH désire prendre position sur l’encouragement post-grade et dé-battre ainsi sur son développement. Il n’est pas question de rechercher une homogénéisation de l’offre ni de proclamer les études doctorales structurées comme la solution idéale. Lors de cette conférence, nous voulons davantage apporter des informations sur les offres doctorales actuelles des Universités suisses en histoire. En même temps, nous identifierons les questions de politiques scientifiques qui y sont liées et nous contribuerons à leur clarification grâce aux prises de position des acteurs et des institutions impliqués.
La conférence prévoit quatre sections. Chacune d’entre elles démarrera avec de courtes interventions de doctorants et doctorantes, ainsi que d’experts et expertes, et se terminera par une discussion en plenum.
– Encadrement, obligation et (auto-)organisation dans les cursus doctoraux
– Concurrence et coopération entre les filières doctorales
– Les cursus doctoraux entre disciplinarité et interdisciplinarité
– Temps et espace : comment les programmes doctoraux structurent l’histoire ?
La table ronde finale proposera une discussion sur la question du financement des voies futures pour le doctorat.
Lors de cette réunion, la SSH se focalise dans l’immédiat sur sa propre discipline pour pouvoir faire ressortir les besoins et les nécessités spécifiques à l’histoire. La conférence s’adresse aux responsables de ces offres doctorales dans les Universités, aux doctorants et doctorantes en histoire, aux directions des Universités, ainsi qu’aux institutions scientifiques et de politiques de recherche, comme le Fonds national suisse (FNS), la Conférence des Universités suisses (CUS), la Conférence des Recteurs des Universités suisses (CRUS), l’Académie suisse des sciences humaines et sociales (ASSH), pour ne nommer qu’elles.

par SSH

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