PENSER / CLASSER LES COLLECTIONS DES SOCIETES SAVANTES

Journée d’étude organisée par la Société des Arts de Genève

Vendredi 25 novembre 2016

 Dans le cadre de son projet de valorisation des ressources historiques initié en 2016, la Société des Arts de Genève propose une journée d’étude autour de la thématique « Penser / Classer les collections des sociétés savantes ».

Cette rencontre invite à s’interroger sur la constitution et les usages des collections des sociétés savantes actives en Europe à partir de la seconde moitié du 18ème siècle et tout au long du 19ème siècle, et à partager des expériences sur la manière dont elles sont conservées et valorisées de nos jours. Elle s’adresse à tous chercheurs confirmés, jeunes chercheurs, archivistes, bibliothécaires, représentants de sociétés savantes souhaitant présenter et débattre d’un thème en lien étroit avec la question plus globale de la gestion du patrimoine des institutions culturelles.

La multiplication inédite d’institutions communément désignées par le terme générique de « sociétés savantes », dédiées à une variété de domaines dont l’émulation économique, l’histoire, les beaux-arts, la philosophie naturelle, l’utilité publique, la géographie, la médecine, l’art militaire, et tant d’autres, est un fait caractéristique des 18ème et 19ème siècles en Europe. Ce phénomène parfois qualifié de « mouvement associatif » est souvent vu comme une manifestation concrète de la diffusion de la pensée des « Lumières » et de l’apparition progressive de l’espace public. Qu’elles aient cessé d’exister ou qu’elles soient encore actives de nos jours, ces institutions disposent pour certaines d’importants fonds d’archives primaires, d’ouvrages et de revues, ainsi que de collections d’objets d’art, d’artéfacts et autres modèles réduits formant des collections plus ou moins riches et complètes selon les cas. Témoins privilégiés du développement du savoir au cours du temps, de l’histoire des institutions, mais aussi des contextes régionaux dans lesquels s’insèrent ces institutions et de leurs liens avec d’autres régions du monde, ces ressources historiques soulèvent d’importants défis pour assurer leur préservation, leur pérennisation et leur valorisation. Comment ces ressources sont-elles mises en valeur, et comment sont-elles intégrées à la recherche historique de nos jours ?

Le comité scientifique encourage les proposants à favoriser les ponts disciplinaires. Les communications peuvent concerner des institutions de la région genevoise ou étrangères.

Exemples de thèmes

– Constitution, enrichissement et dissémination des collections

– Origines locale et globales

– Mise en ordre et classifications des collections

– Rôles, usages et fonctions des collections

– Mise en réseau des collections hier et aujourd’hui

– La collection comme source historique

– Conservatoires, musées et bibliothèques comme dispositifs de conservation et monstration

– Les collections, entre sphère privée et dispositif public

– Inventorier et mettre à disposition les catalogues de collections

Calendrier et modalités de soumission

Les propositions de communication comprenant un bref C.V., un titre et un résumé d’environ 300 mots sont à adresser avant le 15 juillet 2016 à patrimoine@societedesarts.ch.

Les réponses parviendront fin juillet 2016 et un programme provisoire sera disponible à partir de septembre 2016.

Les communications, en français et en anglais, dureront 20 minutes et seront suivies de 10 minutes de discussion.

Participants : chercheurs confirmés, jeunes chercheurs, archivistes, représentants de sociétés savantes

Informations générales

Organisation : Société des Arts de Genève

Lieu : Palais de l’Athénée, 2, rue de l’Athénée, 1205 Genève

Date : Vendredi 25 novembre 2016

Comité d’organisation

Etienne Lachat Secrétaire général de la Société des Arts

Sylvain Wenger Société des Arts

Comité scientifique

Sylvain Wenger Historien-économiste, Université de Genève

Jérôme Baudry Historien des sciences et des techniques, Université de Genève

Vincent Chenal Historien de l’art, Université de Genève

Françoise Dubosson Enseignante bibliothéconomie, Haute école de gestion de Genève

Dominique Zumkeller Historien-économiste et ancien président de la Société des Arts

Une société d’histoire vieille de 179 ans

L’assemblée constitutive de la Société d’histoire de la Suisse romande réunit à Lausanne, le 6 septembre 1837, 45 membres fondateurs, tous Vaudois, sauf six d’entre eux qui représentaient les autres cantons romands. Ces intellectuels libéraux appartenaient tous à la bourgeoisie urbaine venue au pouvoir avec la Révolution de 1830: faut-il préciser qu’aucune femme n’y fut présente?
C’est au sein d’une institution libérale par excellence, la Société vaudoise d’utilité publique que deux hommes, Frédéric de Gingins-La Sarra (1790-1863) et Louis Vulliemin (1797-1879) suscitèrent la création de la SHSR avec l’ambition de contribuer à la réalisation du but général des Sociétés d’utilité publique : débattre des problèmes de société et proposer toute solution susceptible d’améliorer la vie de leurs concitoyens. Louis Vulliemin, le premier président de la SHSR de 1837 à 1855, expliquait ainsi sa conception du métier d’historien et les motifs de son engagement en faveur de la SHSR:
«Toujours davantage je me persuade que l’étude approfondie d’une époque et d’un point dans l’histoire est la méthode la plus sûre pour arriver à l’intelligence des choses humaines, à la condition toutefois qu’à son tour l’étude des choses humaines vienne féconder le champ péniblement sillonné. Rien de grand, rien de vrai, qui ne porte sur deux pôles, qui ne rallie les faits à l’idée et ne redescende de l’idée dans les faits […]. En même temps que, par tant de points, notre histoire est celle de l’humanité, elle porte un cachet qui lui est propre; car ce pays, qui est un carrefour de l’Europe, est aussi une terre d’abri, un lieu de retraite derrière les montagnes qui lui conservent son originalité» (Journal de la Société vaudoise d’utilité publique, t. XII, 1844, p. 360-362). Longtemps, la SHSR a privilégié l’histoire médiévale et l’édition de textes et se donna des allures élitaires et scientifiques, avec l’arrière-pensée d’éviter ainsi le débat politique. Fondée un an avant la Société d’histoire et d’archéologie de Genève et quatre ans avant la Société générale suisse d’histoire, elle est la plus ancienne des sociétés cantonales d’histoire de la Suisse romande. Vaudoise par naissance, la SHSR en conserve la marque : ses effectifs sont aujourd’hui encore à prédominance vaudoise, malgré l’effort fait dans les années 1980 d’élargir son implantation. Les femmes furent officiellement admises au sein de la Société en séance du 27 janvier 1908 – elles paraissent l’avoir fréquentée assidûment dès 1900 – et Mme Lucienne Hubler sera la première à en prendre la présidence de 1975 à 1978.
En 1838, la SHSR a lancé sa collection des 
Mémoires et documents publiés par la Société d’histoire de la Suisse romande. À ce jour, la collection forme quatre séries et compte plus de 80 volumes, y compris les volumes hors série. En 2001, une nouvelle collection Pour mémoire a été ouverte pour accueillir des travaux de plus modestes dimensions. Si l’édition a constitué l’une des plus importantes activités de la SHSR, il ne faudrait pas cependant passer sous silence ses initiatives de sauvegarde du patrimoine, les nombreuses communications qui furent présentées lors de ses séances ordinaires – la première par une femme en 1906 – ou ses voyages d’études.

Tiré de Gilbert COUTAZ,
«La Société d’histoire de la Suisse romande : enjeux et défis en 160 ans d’existence»,
dans Annales valaisannes, 1996, p. 25-39

Assemblée générale à Romainmôtier en 1905

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La Suisse et la Guerre de 1914-1918. Parution en septembre 2015

« Le centenaire du déclenchement de la Première Guerre mondiale a été
l’occasion pour la Suisse de revenir sur cette période qui, durant des
décennies, n’a guère suscité l’intérêt des chercheurs, jusqu’à ces dernières
années. Peut-être fallait-il digérer l’épisode douloureux pour la fierté
nationale de la publication, à la fin des années 90, des conclusions du «
rapport Bergier » sur l’attitude de la Suisse pendant la Deuxième Guerre
mondiale, avant d’aborder l’autre guerre, celle des poilus français et des
Landsers prussiens, des trains de réfugiés sillonnant le pays en tous sens
et des dragons montant la garde aux frontières. Le colloque international,
tenu du 10 au 12 septembre 2014 au sein du château de Penthes à Genève, en
présence de nombreuses personnalités officielles, a vu se succéder plusieurs
dizaines de conférences, sur des sujets parfois inédits, et réunis dans cet
ouvrage. Sont abordés ainsi la scission linguistique de la Suisse, la
propagande des pays en guerre, le rôle de l’armée suisse, la présence des
révolutionnaires sur le territoire, l’action du CICR bien évidemment et les
blessés accueillis dans les cantons, mais également les Suisses engagés dans
les armées étrangères, le rapatriement de 500’000 réfugiés français de Bâle
à Genève, ignorés des historiens jusqu’il y a peu de temps, les évolutions
des partis politiques ou les plans suisses d’invasion de l’Italie du Nord.
La Première Guerre mondiale allait influencer le destin de la Suisse de
manière durable et entraîner l’établissement sur son territoire de la
Société des Nations, dont l’Organisation des Nations Unies prit le relais en
1945. »

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